Bien que la décompression du nerf de Baxter soit peu étudiée spécifiquement, son intérêt peut être évalué par analogie avec d'autres techniques de décompression nerveuse périphérique, notamment dans la neuropathie diabétique douloureuse. Ces interventions ont démontré leur efficacité dans la réduction de la douleur et l’amélioration de la qualité de vie.
Cette approche mini-invasive s’inscrit dans la continuité des techniques utilisées pour traiter d'autres causes de douleur du talon comme le syndrome du tunnel tarsien.
Plusieurs études menées sur des patients atteints de neuropathie périphérique douloureuse montrent une diminution significative des scores de douleur après décompression. Les effets bénéfiques se maintiennent jusqu’à 12 mois après l’intervention (Rozen et al., 2024 ; Wang et al., 2018 ; Best et al., 2019 ; Van Maurik et al., 2014).
Outre le soulagement de la douleur, ces interventions améliorent la fonction physique et réduisent la douleur corporelle, entraînant une meilleure qualité de vie (Yang et al., 2016 ; Hill et al., 2022).
Une discrimination à deux points conservée préopératoire est corrélée à un meilleur résultat postopératoire, suggérant que certains profils de patients bénéficient plus fortement de la décompression (Wang et al., 2018).
Des modèles animaux suggèrent que la décompression pourrait restaurer la plasticité synaptique des récepteurs opioïdes dans la moelle épinière, contribuant à réduire l’hypersensibilité à la douleur (Tseng et al., 2018).
La décompression du nerf de Baxter pourrait devenir une option thérapeutique prometteuse pour les patients souffrant de douleurs talonnières chroniques réfractaires. Bien que les preuves spécifiques manquent encore, les résultats positifs obtenus dans d’autres neuropathies justifient davantage de recherches ciblées sur cette indication. Cette approche s’intègre parfaitement dans une prise en charge écho-guidée, mini-invasive et personnalisée.