Syndrome du Tunnel Tarsien : Un Aperçu Complet
Le syndrome du tunnel tarsien est une condition plus courante dans le pied et la cheville qu'on ne l'avait historiquement reconnu dans la littérature médicale. Identifié pour la première fois en 1933, ce syndrome implique la compression du nerf tibial postérieur, entraînant souvent des douleurs chroniques et une neuropathie dans le pied.
Décrit initialement par Pollock et Davis en 1933, puis nommé "syndrome du tunnel tarsien" en 1962, cette condition est fréquemment sous-diagnostiquée, en particulier en tant que cause potentielle de douleur au talon, de douleur à la voûte plantaire et de neuropathie périphérique distale. Les symptômes peuvent imiter d'autres conditions des membres inférieurs, ce qui rend le diagnostic difficile.
Le nerf tibial, une branche du nerf sciatique, traverse le tunnel tarsien—un espace anatomique étroit formé par des structures ligamentaires serrées. Ce passage est bordé par le rétinaculum des fléchisseurs et les parois médiales du talus, du calcanéus, et du tibia distal.
Quelles sont les causes du syndrome du tunnel tarsien ? Ce syndrome est une neuropathie de compression du nerf tibial postérieur dans le tunnel tarsien situé à la cheville médiale, sous le rétinaculum des fléchisseurs. Dans 60 % à 80 % des cas, une cause spécifique peut être identifiée, comme des anomalies osseuses, des traumatismes, ou des masses de tissus mous.
Le diagnostic du syndrome du tunnel tarsien repose principalement sur l'histoire clinique et l'examen physique. Les symptômes incluent souvent des perturbations sensorielles telles que des picotements, un engourdissement, des brûlures ou des douleurs. Des tests d'imagerie, des études électrodiagnostiques, et des examens sensoriels quantitatifs peuvent également être utilisés pour confirmer le diagnostic.
La prise en charge conservatrice du syndrome du tunnel tarsien peut inclure le taping, l'orthèse, la modification des chaussures, la physiothérapie, et l'aspiration de kystes ganglionnaires. Si ces mesures échouent, une intervention chirurgicale peut être envisagée.
Une approche chirurgicale est recommandée si les traitements conservateurs ne sont pas efficaces. Cette intervention implique la libération du nerf tibial postérieur et de ses branches au sein du tunnel tarsien pour réduire la compression nerveuse. Les résultats post-chirurgicaux varient, mais une libération complète et distale du nerf améliore les chances de succès.
Le syndrome du tunnel tarsien demeure une condition complexe et souvent sous-diagnostiquée. Une évaluation approfondie, un traitement approprié, et une rééducation post-opératoire adéquate peuvent permettre aux patients de retrouver une activité complète et sans douleur.