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Syndrome du tunnel tarsien

Syndrome du tunnel tarsien : symptômes, causes et traitements

Syndrome du tunnel tarsien : symptômes, causes et traitements

Le syndrome du tunnel tarsien (STT) est une neuropathie de compression du nerf tibial postérieur ou de ses branches, survenant sous le rétinaculum fléchisseur à la face médiale de la cheville. Cette affection rare est souvent sous-diagnostiquée, entraînant des symptômes variés au niveau de la plante du pied.

Le diagnostic et la prise en charge du STT restent complexes et font l’objet de débats dans la littérature scientifique.

Mécanismes et Causes

  • Compression nerveuse : Le STT résulte d’une compression du nerf tibial postérieur dans le tunnel tarsien, formé par le rétinaculum fléchisseur et les structures osseuses de la cheville (Ahmad et al., 2012; Nocoń, 2021; Moracia-Ochagavía & Rodríguez‐Merchán, 2021; Saeed et al., 2020).
  • Étiologies : kystes, tumeurs, adhérences post-traumatiques, anomalies vasculaires, épaississement du rétinaculum, tendinopathies hypertrophiques, causes idiopathiques (Moracia-Ochagavía & Rodríguez‐Merchán, 2021; Fujihara, 2021; Cimino, 1990).
  • Facteurs de risque : traumatisme, pathologies inflammatoires, anomalies anatomiques locales (Cimino, 1990).

Symptômes et Diagnostic

  • Symptômes typiques : douleurs brûlantes, paresthésies, engourdissement, sensation de corps étranger ou d’épaississement plantaire, généralement sans atteinte du talon (Sarala et al., 1979; Fujihara, 2021; Cohen, 2018).
  • Signes cliniques : signe de Tinel positif, dysesthésies, perte sensitive ou motrice (Sarala et al., 1979; Cimino, 1990).
  • Outils diagnostiques : histoire clinique, examen physique, EMG, études de conduction nerveuse, IRM (Moracia-Ochagavía & Rodríguez‐Merchán, 2021; Fujihara, 2021; Cohen, 2018).
  • Limites : les études de conduction nerveuse peuvent donner des faux négatifs (Ahmad et al., 2012; Moracia-Ochagavía & Rodríguez‐Merchán, 2021).

Prise en charge et Traitements

  • Traitement conservateur : modification des activités, antalgiques, rééducation, infiltrations corticoïdes (Moracia-Ochagavía & Rodríguez‐Merchán, 2021; Cichero & McSweeney, 2015).
  • Indications chirurgicales : en cas d’échec du traitement conservateur ou de cause compressive identifiée (Moracia-Ochagavía & Rodríguez‐Merchán, 2021; Hilario, 2017; Cimino, 1990).
  • Chirurgie : libération du rétinaculum fléchisseur, parfois sous échoguidage (Ahmad et al., 2012; Moracia-Ochagavía & Rodríguez‐Merchán, 2021; Hilario, 2017).
  • Facteurs de succès : jeune âge, étiologie claire, diagnostic précoce, Tinel positif, absence d'antécédents de pathologie de cheville (Moracia-Ochagavía & Rodríguez‐Merchán, 2021).

Les résultats de la chirurgie varient de 44% à 96% de succès. Une décompression précoce est recommandée pour éviter la fibrose nerveuse (Ahmad et al., 2012).

Limites et Perspectives

Il existe un manque de preuves solides pour guider la prise en charge optimale. Des essais contrôlés randomisés sont nécessaires pour évaluer les stratégies thérapeutiques (Cichero & McSweeney, 2015).

Conclusion

Le syndrome du tunnel tarsien est une neuropathie de compression rare, souvent méconnue. Le diagnostic repose sur la clinique, complétée par des examens électrophysiologiques et d’imagerie. Le traitement est d’abord conservateur, la chirurgie étant réservée aux cas résistants ou compressifs.

Un diagnostic et une prise en charge précoces permettent d’optimiser les résultats.

Vidéo explicative

En savoir plus

Consultez également notre article dédié : Syndrome du tunnel tarsien : la décharge électrique dans le talon et la plante du pied

Résultats de la chirurgie du tunnel tarsien

La chirurgie du syndrome du tunnel tarsien vise à libérer le nerf tibial postérieur de sa compression. Les résultats sont variables, mais la majorité des patients bénéficient d’une amélioration des symptômes, surtout si le diagnostic est précoce et la cause bien identifiée.

Taux de succès et amélioration des symptômes

  • Amélioration significative : 44 % à 96 % selon les études.
  • Soulagement objectif des symptômes : jusqu’à 85 %.
  • Soulagement subjectif rapporté : 51 % des cas.
  • Résultats bons à très bons : 71–78 % ; résultats médiocres : 7–22 %.
  • Amélioration fonctionnelle (MFS, AOFAS) plus marquée si durée des symptômes < 1 an.

Facteurs influençant les résultats

Pronostic favorable :

  • Diagnostic rapide et intervention précoce.
  • Cause compressive clairement identifiée.
  • Signe de Tinel positif avant chirurgie.
  • Jeune âge, absence de pathologies associées (diabète, lombalgie).

Pronostic moins favorable :

  • Symptômes anciens.
  • Neuropathie préopératoire à l’échographie.
  • Comorbidités : diabète, lombalgie, obésité.

Complications et limitations

  • Taux de complications périopératoires jusqu’à 30 % (adhérences, récidives, douleurs persistantes).
  • Même après amélioration, certains patients conservent douleurs ou limitations fonctionnelles.

Tableau récapitulatif des résultats

Critère Résultat typique après chirurgie
Soulagement objectif 71–85 %
Soulagement subjectif 51–78 %
Résultats médiocres 7–22 %
Complications Jusqu’à 30 %
Facteurs de bon pronostic Diagnostic précoce, cause claire

Conclusion

La chirurgie du STT offre de bons résultats dans la majorité des cas, surtout si la prise en charge est rapide et la cause compressive identifiée. Toutefois, une sélection rigoureuse des indications est essentielle.

Références complémentaires

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