La douleur sur le côté externe du genou ressentie en courant est le symptôme principal du syndrome de l'essuie-glace, également appelé syndrome de la bandelette ilio-tibiale. Cette blessure fréquente chez les coureurs provient d’une souffrance de la bandelette ilio-tibiale qui frotte ou comprime les structures situées à la face externe du genou.
Longtemps expliqué par un simple frottement mécanique, ce syndrome est aujourd’hui mieux compris comme une compression d’un paquet vasculo-nerveux entre le fémur et la bandelette, notamment lors des flexions répétées du genou pendant la course.
La douleur est très localisée, environ deux à trois centimètres au-dessus de l’articulation du genou, sur sa face externe. Elle apparaît progressivement pendant l’effort, souvent après un temps ou une distance précise. Elle devient de plus en plus vive, parfois décrite comme une brûlure ou une décharge électrique, obligeant parfois à s’arrêter. Elle disparaît généralement au repos, mais peut persister à la marche si le problème s’aggrave.
La principale cause reste la surcharge mécanique liée à des erreurs d’entraînement : augmentation trop rapide du volume, séances de côtes ou de descentes mal préparées, manque de récupération ou chaussures inadaptées. À cela s’ajoutent des facteurs biomécaniques comme une faiblesse des muscles de la hanche, un mauvais alignement genou-hanche-pied ou encore des anomalies structurelles comme un genu varum (jambes arquées).
Facteurs | Mécanismes impliqués | Conséquences |
---|---|---|
Erreurs d’entraînement | Surcharge, dénivelé, récupération insuffisante | Compression répétée de la bandelette |
Défauts biomécaniques | Faiblesse des fessiers, rotation interne du fémur | Perte de stabilité, stress latéral sur le genou |
Technique de course | Foulée trop longue, cadence insuffisante | Augmentation du stress sur la face externe du genou |
Matériel inadapté | Chaussures usées, réglages vélo incorrects | Amplification des contraintes mécaniques |
Le diagnostic repose avant tout sur l’examen clinique avec des tests spécifiques comme le test de Noble, qui reproduit la douleur en appuyant sur le côté externe du genou à 30 degrés de flexion. Le test de Renne consiste à faire un appui sur une seule jambe en flexion, déclenchant la douleur caractéristique. Le test d’Ober permet d’évaluer la raideur de la bandelette ilio-tibiale.
La prise en charge repose sur la règle fondamentale de la tolérance zéro à la douleur. Il est indispensable d’arrêter temporairement la course ou les activités déclenchantes pour permettre la guérison. La correction biomécanique est essentielle avec un travail ciblé sur le renforcement des muscles stabilisateurs de la hanche (moyen fessier, petit fessier, abducteurs) et l’amélioration de la technique de course, notamment en augmentant la cadence de pas.
En parallèle, la gestion du stress mécanique est prioritaire : réduction du volume d’entraînement, évitement temporaire des descentes, fractionnement des séances, et préférence pour les surfaces plus souples. Des étirements ciblés de la bandelette peuvent apporter un soulagement temporaire, tout comme certaines thérapies manuelles, le taping ou les semelles orthopédiques en cas de troubles de l’appui.
Dans les cas les plus résistants, des infiltrations de corticoïdes ou des ondes de choc peuvent être proposées. La chirurgie reste exceptionnelle et n’est envisagée que lorsque tous les traitements conservateurs ont échoué.
Avec une prise en charge précoce, le temps de guérison est généralement de 4 à 8 semaines. La clé du succès réside dans la correction des facteurs déclenchants, la reprise progressive de l’activité, et le respect des exercices de renforcement. La douleur sur le côté du genou n’est donc pas une fatalité pour les coureurs bien accompagnés.